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LE PAGK BU BARON DES ADRETS. 803 avec son grand cheval de guerre au milieu de terrains bouleversés. Sa santé revenait rapidement, l'armée avait retrouvé son chef, les huguenots leur appui , et cependant, un changement immense s'était produit dans l'esprit du vieux soldat. Les ordres n'étaient plus cruels, les vexa- tions avaient cessé, l'administration avait repris son cours et la ville, émue encore dans ses profondeurs, jouis- sait à la surface d'une véritable tranquillité. Marguerite triomphait. Ce changement, ce miracle était son œuvre. Jeune, ardente, elle avait perdu sa légè- reté. Les périls lui avaient donné la prudence , la fré- quentation des chefs de l'armée et de la ville avait mûri son jugement et développé son intelligence ; les difficultés de sa position en avaient fait une femme aussi distin- guée parles mérites de l'âcae et de l'intelligence que par la beauté. Le général contemplait rêveur cette transformation dans sa pupille. Il y avait loin de la brillante et sage jeune fille qui commandait, c'était le mot, dans la for- teresse de Pierre-Scize, à la petite pensionnaire épou- vantée qu'il avait trouvée évanouie à la porte d'un cou- vent du Dauphiné. Ànlonin THIVEL. (A continuer).