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               LE PAGE DE BARON DES ADRETS.              801

 Barthélémy. Général , pourquoi ne traceriez-vous pas
 une voie plus large et plus douce à travers les jardins
  qui couvrent la colline? Nos bombes ont troué les rem-
 parts du cloître de Saint-Jean et brûlé les masures qui
 îouchent au palais de Roanne. Donnez vos ordres et je
 ferai partir de la Saône une route facile et commode qui
 rattachera la ville nouvelle de la plaine à la ville antique
 de Saint-Irénée et Saint-Just. Par cette voie, l'armée do-
 minera la vaste cité sans être séparée de ses chefs, et les
 paysans de la montagne, les marchands du Forez et de
 l'Auvergne, pourront approvisionner la ville, amener les
 récoltes, les denrées et les marchandises avec une faci-
 lité qui favorisera grandement la prospérité de tous.
     — C'est un projet superbe, s'écria Marianne en frap-
 pant des mains. Vite à l'œuvre ; ouvrons des routes ; que
Lyon communique avec les peuples voisins, et, puisque
 nous y sommes, pourquoi ne ferait-on pas une belle voie
le long des bords dn Rhône, pour aller rejoindre la route
de Genève et de Chambéry aux environs de Miribel, au
lieu de gravir si péniblement les côtes escarpées de la
Croix-Rousse ? Qu'on passe par la Déserte ou par la
Croix-des-Rampeaux, il faut qu'un cheval ait le pied
sûr pour vous porter sur la colline et quand il faut en
descendre, j'aimerais mieux y rester.
    — Et toi aussi, Flavio, tu fais des projets ? tu t'occu-
pes de politique et d'administration a,u lieu de songer à
ta parure? dit en souriant le baron des Adrets, évidem-
ment flatté des idées de son page ; on ne peut tout faire à
la fois. La route de Genève se fera plus tard ; pour le
moment, Blancon va donner dés ordres ; tandis qu'une
troupe d'ouvriers ouvrira une rue entre la place de Con-