Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     LES BEAUX-ARTS A LYON»                      441

le goût des arts en effet suit le mouvement de la civilisa-
tion.
   L'élan qu'avait pris l'architecture au seizième siècle (1)
est-il demeuré sans aucune influence sur la sculpture ?
Il nous en coûte de n'avoir aucune œuvre à signaler et au-
cun artiste à nommer dans un siècle où la sculpture fran-
çaise, déjà si remarquable pendant la période ogivale pour
le sentiment et l'expression, atteignait son apogée avec
Germain Pilon, Jean Goujon et Jean Cousin par la grâce
et la beauté des formes. Il faut, à notre avis, accuser d'a-
bord l'acte de 1496 qui en exigeant, par un étroit esprit
de jalousie, que le sculpteur vécût complètement isolé
et n'empiétât pas sur l'art dont vivaient ses voisins, le priva
de notions et d'études indispensables à l'artiste désireux
de s'élever et de se perfectionner. Ces études, ces e x -
cursions dans le domaine des autres arts devenaient d'au-
tant plus nécessaires que la sculpture, autrefois dépen-
dant de l'architecture, tendait à s'en séparer. Il n'en
était pas ainsi en Italie où le sculpteur était à la fois pein-
tre et architecte, et où le talent de l'artiste s'ennoblissait
parle concours de toutes les connaissances acquises. D'au-
tre part, l'occasion de travaux pour l'art du statuaire m a n -
quait à Lyon : tandis que des châteaux s'élevaient à Paris
et dans le Nord de la France, les riches commerçants n'a-
vaient à Lyon que des espaces fort limités pour construire


  (1) Rappelons que l'ouvrage de Serlio sur l'architecture fut imprimé
à Lyon en 1551 sous le titre : Extraord,inario libro di architettura, per
Giovani di Tournes.
  Les archives de Lyon, BB 74, mentionnent un ingénieur italien, Sé-
bastian de Bologne, qui travaille à la décoration de l'entrée du car-
dinal de Tournon, archevêque de Lyon, et reçoit du Consulat 12 écus
d'or. On peut dire que fréquemment se trouvaient à Lyon des architec-
tes italiens.