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LES BEAUX-ARTS A LYON. 437 tecte de Henri II et de Diane de Poitiers? Que ne nous est-il permis d'en parler dans cette rapide esquisse biogra- phique ! Toutefois la réputation de Philibert Delorme ne doit pas nous rendre injuste envers les autres architectes de Lyon. Il a eu la chance, heureuse chance que nous verrons par la suite échoir à d'autres artistes lyonnais, d'être protégé et produit à la cour ; il a eu l'occasion de faire des châteaux et des palais, et de montrer une bril- lante individualité : mais ce n'est pas dans lui seulement que l'architecture lyonnaise du seizième siècle concentre ses titres. A coup sûr, les grands travaux manquent dans les vil- les de province ; les ressources y sont trop minimes, et comme preuve il suffit de rappeler qu'en 1580 le consulat a été obligé de voter des subsides extraordinaires pour la continuation et le parachèvement du portail Saint Nizier (1 ) commencé, nous l'avons dit, en 1536, d'après les des- sins de Delorme. Cependant en examinant l'ensemble des constructions, si modestes qu'elles soient, et en notant cer- tains faits très-honorables pour les artistes lyonnais, nous pourrons constater les succès de l'architecture lyonnaise. Ainsi n'est-ce pas une preuve de la haute réputation ac- quise par les maîtres maçons de Lyon que cet appel adressé à l'un d'eux, Henriet, lorsqu'en décembre 4 506 une con- sultation d'hommes spéciaux est faite à Bourges pour dé- libérer sur la tour du Nord de la cathédrale qui menaçait ruine (2) ? Ce même Henriet est au nombre des maîtres qui sont chargés de construire la belle église de Brou, et on profite de sa présence dans le voisinage pour l'appeler à Bourg et le consulter, en 1509, sur les travaux qui seraient (1) BB, p. 104. Archives de Lyon. (2) Archives de l'art français, 1861, p. 228.