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                          POÉSIE.                                433

Vous qui chantez si bien l'Espagne et son ciel bleu,
Ses arabesques d'or et ses sillons de feu,
Les rives du Jourdain, Sion, le roi prophète,
Avez-vous donc perdu votre soleil de fête ?
Un coup d'orage a-t-il brisé le jeune essor
Qui devait tout franchir et rayonner encor ?
Ou bien serait-il vrai que toute jioéste,
Que toute fleur de l'âme à la ronce s'allie.
Ou que l'illusion emporte son miroir
Quand sonne tristement la prière du soir ?
La mort est donc souvent plus sage qu'on ne pense
Quand elle nous enlève une douce espérance •
Peut-être !.. Qui le sait ! on eût été trahi,
Et mieux vaut le bonheur espéré que fini.

Maître, ne grondez pas, votre part est trop belle.
Au Dieu qui vous lafitne soyez point rebelle ;
Quand de jeunes esprits rayonnent sur vos pas,
Faites-les tous chanter, mais ne les grondez pas.
                                    Mlle Aglaée    GARDAZ.




                  LE BATTAGE
                                      Son in solo pane Yivit homo.
                                              S. Malth., cap. IV.


       Qu'on porte à l'aire ces javelles !
       Des fléaux ! nos greniers sont pleins :
       Déjà le vent enfle les ailes
       Des navires et des moulins.

Poètes et batteurs, observons la cadence :
Que les vers et le grain jaillissent à la fois î
Qu'avant lafindu jour la corne d'abondance
       S'écoule toute entre nos doigts !