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CHRONIQUE LOCALE
Enfin Rochefort est député, Dieu merci ; c'est pour nous une
grande joie. Cette nomination intéresse notre histoire locale en ce
que notre député Raspail ne siégera plus seul au sommet de la
montagne.
— L'union des deux mers est accomplie; le 17a eu lieu l'inau-
guration du canal de Suez. Le monde, couché depuis trois cents ans
sur le côté droit, se retourne sur le côté gauche. Le commerce et la
civilisation seront changés par ce fait qui rapproche la jeune Europe
du vieil Orient.
— À. Rome, le Concile œcuménique s'organise et se prépare. Tout
annonce de graves événements ; l'Église des Gaules s'inquiète ; elle
écoute avec anxiété les bruits qui vont venir de là -bas. NN. SS. de
Meaux et d'Orléans seront-ils condamnés? On n'ose espérer leur ac-
quittement. Dans ces grandes assises de la chrétienté, la métropole
des Gaules, la grande Eglise de Lyon, sera représentée par l'évêque
de Torento.
—11 était question dernièrement de la succession de Mgr de Ronald.
On indiquait comme devant lui succéder Mgr d'Avignon ou Mgr de
Saint-Brieuc. 11 paraît qu'aujourd'hui la question a fait un pas en
arrière. Les journaux étaient mal informes.
— On nous assure que dernièrement à Saint-Irénée un R. P. jésuite
ayant eu l'imprudence de faire des allusions contre l'attitude du véné-
rable et saint évêque d'Orléans, le conseil de fabrique est allé demander
au pasteur de la paroisse ou le changement du prédicateur ou l'assu-
rance que pareil oubli n'aurait plus lieu.
Ce n'est pourtant pas à Saint-Irénée qu'on a comparé l'épiscopat
français aux étoiles qui entouraient le soleil et dont plusieurs sont
tombées dansl'abyme. Voilà où nous en sommes dans la ville des mar-
tyrs.
Espérons que plus amples scandales n'auront pas lieu dans notre
catholique cité.
— L'Exposition universelle de Lyon pour 1871 marche avec une
sage lenteur. On ne lui met pas précisément des bâtons dans ses roues,
mais on la fait passer par un chemin sablonneux d'où elle a de la
peine à se dépêtrer. Heureusement que les hommes qui sont à la tête
de cette entreprise ont l'intelligence et la force nécessaires pour sur-
monter toutes les difficultés. On ne les seconde pas, il est vrai, mais
pour 1872 nous leur prédisons des couronnes.