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404         L'OSTENSOIR DE N.-D. DE LA SÂUSTTE.

   Quoique de petite dimension, elles sont traitées comme
de la grande sculpture ; jusqu'aux moindres détails, on y
sent un artiste que le sentiment religieux, aidé de l'étude
de la nature, élève, d'effort en effort, jusqu'à l'apogée de
sou art.
  La réunion de ces trois noms, Bossan, Armand-Calliat,
Dufraisne, voilà le meilleur éloge de ce meuble sacré !
   Je n'en sais pas, du reste, qui soit plus capable de sti-
muler un orfèvre que l'ostensoir. Le Thabor, qui vit le
Christ transfiguré, fut transfiguré lui-même.
   H convenait que dans cet ostensoir de Notre-Dame de
la Salette, il y eût par l'art, l'éclat et la richesse, comme
une transfiguration du métal, et qu'en le regardant on iût
tenté de se mettre les mains devant les yeux, comme
Pierre, Jacques et Jean dans la plus admirée des œuvres
de Raphaël,
   Loué et béni soit l'orfèvre appelé à faire un piédestal
au Très-Haut, et qui, mettant de côté tout calcul d'intérêt,
se dit tout simplement : « Je ferai un chef-d'œuvre ! Je
ne le ferai pas pour la gloire humaine, mais je le ferai pour
la gloire de Dieu ! pour répondre à la mission que les mi-
nistres du culte catholique me confient, et préparer un
argument de plus à la vérité ! »
   Quand on est mu par ces nobles motifs, le succès vient
en son temps récompenser de persévérants sacrifices ; on a
la plus douce des satisfactions, celle d'avoir fait une belle
œuvre; on mérite bien du sacerdoce et de l'Église, et outre
ces distinctions honorifiques qui consacrent le talent, on
est rangé par l'admiration publique au nombre de ces
hommes vaillants qui font progresser l'art chrétien et ho-
 norent leur cité.
                            L'abbé de SAINT-PUL&ENT .