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386               VIEUX CHATEADX DD MONNAlS.
pacifiques. D'autres centres de liberté exercèrent leur
puissante influence et leur attraction invincible sur les
vassaux. Les villes et. bourgs des provinces voisines,
Miribel (1253), Baugé (1250), Montbrison (1223), Saint-
Rambert (1224), Crozet (1236), Saint-Germain-Laval (1248),
Villerez (1253) (1), avaient obtenu leurs chartes de bour-
geoisie. La réaction contre l'arbitraire elles abus du régime
féodal se montrait de tous les côtés. Une rébellion en
entraînait plusieurs ; une concession enfantait d'autres
concessions. Placés entre des villes d'où rayonnaient les
vives lueurs de la liberté, les habitants du Lyonnais
durent réclamer leur affranchissement et en négocier les
 conditions. En quelques lieux l'initiative vint des maîtres
 du sol qui pour prévenir des luttes sanglantes, pour empê-
cher leurs vassaux de déserter ou pour suivre l'impulsion
 des idées nouvelles, s'empressèrent de proposer des réfor-
 mes. Uoe fois en mouvement, la civilisation renverse tous
 les obstacles.
  La charte de Châtillon-d'Azergues naquit pendant la
grande tourmente lyonnaise, quelques années avant les
derniers combats oit les citoyens de Lyon conquirent des
droits que nous avons laissés perdre. La constitution défi-
nitive de la communauté de Villefranche par le sire de
Beau jeu (novembre 1260), cinq mois avant la rédaction du
document récemment découvert, hâta sans doute la mise
en liberté des hommes de Châtillon. Le voisinage de l'heu-
reuse ville beaujolaise dut exercer une influence décisive
sur les résolutions des vassaux et les dispositions du
seigneur de ce bourg féodal; il rendit les premières plus
hardies et les secondes plus conformes aux exigences du
temps. Cependant la charte ne démontre pas l'influence de


   (1) Guichenon : Histoire de la Bresse et de Bugey. La Mure : Histoire
des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, toni. 3 e . (Celte dernière
publication, faite par M. de Chantelause, a obtenu de l'Institut l'un dos
prix de la fondation Gobert)