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384 VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS. chartes de franchises. Leurs formules variées, la nature diverse des promesses et des réformes qu'elles renferment, les rendent très-difficiles à classer. Parmi ces premières assises des libertés nationales il en est qui donnent les détails les plus curieux sur les assemblées, les impôts, les droits de justice, les amendes et les usages singuliers, qui offrent le tableau réaliste des mœurs féodales, qui dévoilent tous les mystères de la vie seigneuriale et rurale ; d'autres, trop laconiques, affirment simplement la franchise et les exemptions accordées à un groupe de population. Ils intéressent donc à divers degrés l'historien et l'archéo- logue, auxquels ils font connaître l'état précaire de la classe agricole et démontrent les efforts persistants des paysans pour adoucir leur situation misérable et se régénérer par la liberté. L'histoire des classes laborieuses, de l'état des terres et de la condition des personnes au moyen-âge forme de nos jours un sujet d'études profondes et suivies. En cherchant d'où nous venons, peut-être verrons-nous où nous allons. Plusieurs érudits ont réuni et livré à la publicité des recueils de chartes de communes et de fran- chises groupées par province ou par ancienne circonscrip- tion féodale. Excellent système qui permet d'étudier à fond l'ensemble de ces documents dans le cadre primitif où ils ont été placés et avec leur propre couleur locale. Comme on n'a point encore retrouvé les lettres d'affranchissement des fiefs de la province du Lyonnais, ce bon exemple n'a pu être suivi. Il a fallu se borner à l'étude particulière des franchises- données au bourg de Châtillon d'Azergues, sans en tirer aucune conclusion générale, que pourraient détruire les découvertes ultérieures. Cette charte d'un intérêt secondaire mais réel, a été trou- vée au milieu d'un volume des insinuations du greffe de la sénéchaussée royale (archives judiciaires de la Cour de Lyon) et comme perdue entre des actes sans intérêt (1). (1) Anciennes arch. de la Cour de Lyon; vol. 113 des insinuations, folio 641 et suiv.