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LE PAGE DU BARON DES ADRETS SUITE ( 1 ) . Montbrun, d'un coup-d'œil, jugea l'attaque et la défense. Devant lui un étroit vallon descendait rapide- ment jusqu'à la plaine qu'arrose la Trambouze. Là bas, à la réunion des trois vallées, on trouvait l'eau si nécessaire à l'armée, mais on perdait la possibilité de canoner la cité perchée à la cîme de son mamelon ; à sa droite il avait les flancs escarpés d'une montagne plus haute encore que le renflement qui portait la forteresse ; c'est dans cette position hardie que le général fit monter ses canons et plaça ses postes avancés. Quant à son camp, il le rejeta au levant dans les prai- ries et les forêls qui regardent le village de Saint-Jean. A cheval sur la gorge, il interceptait les passages, se trouvait à l'abri de toute surprise de la part des catholi- ques, et se ménageait une retraite pour se retirer sur Villefranche ou Lyon, quand, victorieux ou repoussé, il aurait à quitter la contrée. Si l'eau manquait, si les transports étaient difficiles, par compensation il dominait non seulement la vaillante forteresse, mais encore les trois vallées qui, du Forez ou t (1) Voir les précédentes livraisons. 22