page suivante »
BIOGRAPHIE 325 mais on y trouve quelques renseignements, quelques dates et quelques faits >nt ressant l'Histoire de Lyon et diverses familles lyonnaises. D'ailleurs, la citation suivante suffira pour faire juger non- seulement du mérite littéraire de l'ouvrage, mais encore de l'intérêt qu'il peut offrir à l'histoire de notre cité. H Avant de passer plus loin, je veux dire un cas bien parti- culier, qui est que, lorsque nous allions de Lyon à Villefranche, nos soldats rencontrèrent une femme qui avoit un âne sur lequel l'un d'eux voulut monter (*). CeUe femme ea frappa un qui fut assez brutal pour lui donner un coup de pistolet et la tua ; elle n'étoit pas seule, et d'abord les paysans qui étoient avec elle crièrent au secours, et se saisirent d'un innocent pour le cou- pable et le menèrent à M. de Champigny (**) pour lors intendant à Lyon, qui le condamna à être pendu. L'innocent se voyant condamné injustement, dit à son juge qu'il l'appeloit devant Dieu et mourut constamment (sic). « Monsieur l'Intendant partit par eau pour aller en bas; et s'étant embarqué au-dessus du Palais où il avoit jugé ce pauvre,homme, le bateau se rompit contre le pont de bois, où il se noya. Ainsi il mourut plus tôt que le patient ne fut exécuté. « Notre lieutenant-colonel qui s'appeloit M. de Guimard, de la maison de Pracontal, du Montélimar, s'en alloit avec lui. Il fut pris à la Quarantaine et ne perdit rien ; il en fut quitte pour avoir un peu bu et il n'y eut personne de perdu que M. l'inten- dant, qui étoit fort honnête homme et que son fils vit noyer de dessus le pont où il étoit. « Le meurtrier vint se présenter à son capitaine qui étoit de mes amis ; je le priai de ne le pas reprendre, ce qu'il fit-, il l'en- voya dans un autre régiment, c'étoit un bon homme. » On ne voit que trop que ce livre a été écrit par un homme (*) Page 65 (1666). (**) François Bochard de Sarron, sieur de Champigny, intendant de Lyonnois, Auvergne et Bourbonnois, de 1640 à 1643 et de 1648 à 1666