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                        LES BEAUX-ARTS A LYON.                         273

Lepère, orfèvre, la somme de trente-cinq escuz d'or pour la
fasson du porc épie donné au roy à sa première entrée. »
   Les entrées solennelles, les séjours fréquents de la cour
à Lyon apportèrent donc du mouvement dans les arts pen-
dant le quinzième siècle. Sa situation géographique et son
commerce international contribuèrent à maintenir notre
cité au niveau des mieux partagées sous le rapport de la
vie littéraire et de l'animation artistique. Des communica-
tions fréquentes existent en effet entre Lyon et les contrées
où les arts ont leurs plus actifs foyers : la Bourgogne ('1),
remarquable durant la période ogivale par son école d'ar-
chitecture et de sculpture ; l'Allemagne (2) devenue célèbre
au quinzième siècle par les productions d'Albert Durer et
de Holbein ; la Flandre (3), qui reçoit un éclat tout par-
somme de 16 so!z 8 deniers tournoys, à lai ordonnée par la dicte dame,
pour avoir ressouldé le couvercle de l'esguière de la dicte dame, et
icelle avoir rebrunye et redressée où il a mis et employé deux gros
d'argent de soudeure.
   (1) L'école Bourguignonne avait débuté au 11" siècle, sous l'influence
des moines Bénédictins, par le tombeau d'Hugues de Cluny et par l'é-
glise de Vézelay : au 15e siècle elle peut s'enorgueillir du puits de Moïse
et des tombeaux de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur.
   (2) L'école allemande naît à Cologne avec Wilhem, progresse avec
Stephan, devient savante avec l'austère et fantasque Albert Durer, ce fils
d'un orïèvre de Nuremberg qui prend une place si remarquable dans la
peinture et la gravure. Holbein, l'admirable portraitiste, ramène Fart
dans l'imitation rigoureuse de la nature, tandis que Cranaeh essaye,
sous l'influence de Luther, de créer un art dogmatique et allégorique
auquel il prête son gracieux pinceau.
   (3) L'école de Bruges compte plusieurs peintres célèbres par l'ex-
trême finesse des détails, l'observation de la nature et la richesse du
coloris; citons Van Eyck qui réussit dans tous les genres de peinture
et applique les lois de la perspective , et Memling, qui sans le céder à
Van Eyck pour le fini de l'exécution, idéalise davantage la nature.
   La richesse du coloris et le brio de l'exécution furent les résultats