Revue du Lyonnais » série 3 - n°8 ( 1869 ) » pp.270

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        MAISONNETTE ET CHATEAU.
                            Illa placet tellus in qua res parva beaium
                               Me facit
                                                  MARTUI,, Epigr.


     Une maison petite, et qu'on tient de son père,
       Près d'un fleuve, sur un coteau ;
     Un clos de douze arpents où la vigne prospère ;
       Trente arbres sur ce coin de terre,
     Valent mieux qu'un grand parc avec un grand château.

     Grand parc et grand château font honneur à leur maître ;
        11 dit : je suis comte ou marquis !
     S'il n'est marquis ni comte, il dit : je devrais l'être ;
        En ce chàieau j'aurais pu naître
     Comme le duc et pair dont hier je l'acquis !

     Mais comme au duc et pair, le grand château lui pèse :
       Il y faut gens de tous états ;
     Des gardes jusqu'à six, des valets jusqu'à seize !
       Puis des limiers que rien n'apaise,
     Mainte vermine experte à nettoyer !es plats !

     S'il avise le parc pour fuir celle cohue,
        Le cor résonne au fond des bois ;
     Sur la bête acculée une meute se rue ;
        On crie, on court, on frappe, on tue ;
     Lui-même est culbuté près du cerf aux abois !

     Qu'un héritage étroit, mais où chacun travaille,
       Me rend possesseur plus heureux !
     Même quand son vieux plant ne produit rien qui vaille,
       Et qu'après boire je me raille
     Du verjus qu'on arrache à son terrain pierreux I
                                        Ludovic de VADZELLES.