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              LE PAGE DU BARON DES ADRETS.               268

tagnes et la population entière s'apprêta, les armes à la
main, à périr pour son foyer natal et pour sa foi.
   Montbrun, fier des renforts qu'il recevait du Dau-
phiné, comptant sur la valeur de la jeunesse que lui en-
voyaient le Royanez, le Briançonnais, les environs de
Gap et d'Embrun, s'enfonça résolument dans les mon-
tagnes. Partout, sur la route, il trouvait des villages dé-
serts, des fermes inhabitées, qu'il livrait au pillage et
à l'incendie. Habitants et troupeaux avaient fui, mais les
récoltes abandonnées sustentaient abondamment la petite
armée que rien ne détournait de son but.
   Enfin, on aperçut Thizy. Sur une haute montagne qui
domine tout le pays, s'élevait la forte et pittoresque cité.
De hauts remparts hérissés de grosses tours l'environ-
naient. Au centre de la ville, sur un rocher que la sape
ne pouvait entamer, se dressait, roi de la contrée, le
Donjon, forteresse redoutable qui semblait défier l'en-
nemi. Les sires de Beaujen avaient pris plaisir jadis à
réunir sur ce rocher tous les moyens de défense alors
connus; le sire de Rébé avait ajouté tout ce que les pro-
grès de l'art de la guerre avaient pu inventer jusqu'à ce
jour. En voyant cette assiette formidable et ces fortifica-
tions si fières et si puissantes, les huguenots restèrent un
instant interdits.
                                     Anlonin   THIVEL.


     (À continuer. )