page suivante »
E. DE MONTHEROT. 2!(( constituent l'homme d'esprit : sans cesse, il avait entre les mains les oeuvres de nos meilleurs auteurs : les nom- breuses notes manuscrites qu'il a laissées attestent son intelligence éprouvée et son érudition aussi profonde qu'étendue. Il n'a point publié d'oeuvres de longue haleine, mais simplement des chansons, de petites pièces de vers dans les journaux ou recueils du temps, sous le pseudonyme de M.' Boni face ; il a composé quelques opuscules qui témoi- gnent d'un vrai mérite littéraire : on suit avec intérêt ses Voyages dans les Alpes, en Suisse, ou en Corse, dans lesquels il s'est attaché à conter spirituellement et à don- ner les plus utiles conseils aux touristes. Il regardait comme son meilleur ouvrage ses Prome- nades dans les Alpes et le Jura, qu'un libraire de Genève voulait éditer à grand nombre pour servir de Guide aux étrangers (1). Possédant parfaitement la langue française, qu'il écri- vait et parlait avec correction, il s'occupa longtemps d'idiomes étrangers , d'allemand , d'italien , d'anglais principalement : témoin ses Etudes sur Hudïbras, cin- quante pages choisies dans sa traduction manuscrite du poème de Samuel Butler (2), œuvre qui comprenait plus (1) Note de F. de Montherot sur l'exemplaire de ses œuvres, qu'il nous a lui-même offert, et qu'il a pris soin d'annoter d'une foule de renseignements intéressants. (2) Butler, poète anglais, né en 1612, auteur du poème burlesque d'Hudibras : « C'est, dit Voltaire, Don Quichotte, c'est notre Satire Menippée, fondus ensemble. C'est de tous les livres que j'aie jamais lus celui où j'ai trouvé le plus d'esprit..... » Cet éloge paraît exagéré. Quoi qu'il en soit « Hudibras, écrivait F. de Montherot, fut en son temps un chef-d'œuvre littéraire, et un puissant auxiliaire à la res- tauration des Stuarts. Charles II citait souvent les vers satiriques de Butler ; Butler mourut dans l'indigence, » en 1689.