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                         DU ViLLAGE DE VIEU.                         179

  celle de Vieuet une partie de celle de Champagne. L'éten-
  due de la partie plane .est d'environ deux kilomètres en
 tous sens ; dominant tous les environs, il était admirable-
 ment situé comme point stratégique et s'il a dû servir
 d'abord aux Romains pour une occupation temporaire et
 provisoire, il n'est pas étonnant qu'il soit devenu ensuite,
 par le fait de sa position exceptionnelle, un établissement
 de premier ardre et définitif dans les montagnes du Bugey.
 La situation était d'autant mieux choisie que le Rhône
 coulant à deux heures de marche et toute possibilité
 restant toujours d'y arriver sans passer par la plaine et en
 suivant à mi-coteau la base du mont Colombier, les com-
 munications par le fleuve avec le haut et le bas pays
 étaient constamment assurées.
    C'est dans le village même de Vieu que se trouvent les
traces les plus nombreuses de la présence des Romains ;
l'église actuelle est évidemment bâtie sur l'emplacement
d'un de leurs édifices principaux et en partie avec les ma-
tériaux qui lui avaient oppartenu. Or, suivant l'usage des
premiers chrétiens, qui était d'établir presque toujours le
culte nouveau dans les temples des anciens dieux, il est
plus que probable que cet édifice fut un temple.
   Vieu (1) dérive évidemment de Vicus, mais une inscrip-
tion importante trouvée sur les lieux, dans la cour du
château de Rougemont et transportée au séminaire de
Belley, où elle se trouve encore, nous indique que le nom
originaire de Vieu était Venetoni-magus ou Venetoni-
mago, de l'adjectif Venetoni-magenses qui se trouve à la
fin de cette inscription.

   (1) Vieu, dans les anciennes chartes latines, s'appelle Vionium; dans
certains actes du moyen-âge, il s'écrit Viuz, Vyu, mais plus commu-
nément Viu, l'orthographe qui prévaut aujourd'hui, parmi les personnes
les plus lettrées du pays, est celle-ci : Vieu, sans x à la fin.