page suivante »
•152 VIEUX CHATEAUX DO LYONNAIS. mes •personnages, et l'histoire de nos vieux châteaux se ré- duit le plus souvent à une sèche nomenclature de leurs possesseurs. La découverte du Nouveau Monde a donné au commerce un essor inconnu jusqu'alors. C'est l'époque des fortunes rapides et prodigieuses. Désormais , aux familles chevaleresques, décimées par les guerres, vont succéder partout les familles bourgeoises qui, à peine anoblies par les fonctions publiques, se hâtent d'acquérir les terres sei- gneuriales qui échappent aux vieilles races féodales. C'est ainsi que Châtillon passa des mains de la veuve des Balzac et des Chabannes en la possession delà famille Camus. S'il faut en croire les manuscrits deGuiehenon, que pos- sède la bibliothèque de l'Ecole de médecine de Montpellier, les Camus étaient originaires d'Auxonne et le premier per- sonnage connu de ce nom serait Nicolas Camus, sieur de Mareil, capitaine et maire perpétuel de cette ville. Son fils Maurice était écuye'r et seigneur de Marcilly, de Varade et de Fontaine en 1467; son petit-fils, Pernet Camus, aussi écuyer et maire perpétuel d'Auxonne, et Jean Camus, que nous allons voir en possession de Châtillon-d'Azergues, était le fils de ce dernier (1). Mais cette généalogie est fort suspecte. Alors même que Guichenon ne nous avouerait pas qu'elle fut dressée en faveur de Jacques Camus, seigneur d'Yvours, qui était, de son temps, lieutenant général au bailliage du Bugey, di- vers indices nous feraient croire que cette famille est bien lyonnaise et qu'elle dut sa fortune au commerce et sa no- blesse à l'échevinage. Le nom des Camus apparaît, en ef- fet, à plusieurs reprises sur nos registres consulaires pen- dant t o u t le cours du xve siècle. Il est bien constant, d'autre part, que Jean Camus s'enrichit dans le commerce de l'épicerie. Or, pour quiconque s'est pénétré des idées de cette époque, il est de toute invraisemblance que le fils (1) Manuscrits de Guichenon, vol. VIII, n° 33, — XXIII, n° 46, — XXVI, i.» 35.