page suivante »
444 VnîUX CHATEAUX DU lA'OKNAlS. rut dans cette funeste journée, sans que jamais on ait pu savoir ce qu'il était devenu. Néanmoins, i'année suivante, Thibaud, qui ne désespérait point du retour de son fils chéri, l'instituait encore pour son héritier, au préjudice de son aîné, en lui substituant ses deux fils, encore enfants, Antoine et Guillaume (1416). Thibaud mort, le malheureux Guichard essaya vaine- ment d'entrer en possession de Châtillon. Vainement aussi réclama-t-il la jouissance de ses droits aux exécuteurs tes- tamentaires de son père, et à son frère, Guillaume, moine deSavigny et tuteur des enfants d'Amédée. Ce dernier ne voulut rien entendre; il se mit en possession du château de Châtillon et refusa toute satisfaction à son aîné. Victime d'une exhérédation injuste quilepnvaitde toutes ressources, Guichard s'adressa au roi de France auquel il exposa tous les malheurs de sa situation. On lui refusait à la fois la délivrance de ses droits héréditaires dans l'hoi- rie de ses père et mère, et le payement de la pension-ali- mentaire qui lui avait été allouée par les tribunaux. Un an s'était écoulé depuis la mort de son père et il n'avait été fait aucun droit à toutes ses réclamations. Son château de Châtillon tombait en ruine, faute des réparations les plus nécessaires, et loin de pouvoir obtenir le rachat des ren- tes aliénées à son préjudice, il se voyait même refuser une somme de 200 florins d'arrérages qui lui était encore due sur sapension, Le roi Charles VI fut touché des plaintes du pauvre gen- tilhomme, et il ordonna au bailli de Maçon, par des lettres patentes de l'an 1417, de connaître de cette affaire et de pourvoir à l'exécution de la donation dont se prévalait Gui- chard. L'effet de l'ordre royal ne se fit pas attendre. Mais aux premières poursuites de son frère, Guillaume d'Albon, tuteur des enfants d'Amédée, s'adressa de son côté au roi pour obtenir un délai de grâce. L'âge de ses jeunes pupilles, dont l'aîné avait six ans et demi, et le plus jeune quatre ans seulement; la mort de leur père, tombé sur un champ