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                  VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS.                       137

d'Azergues, de Saint-Forgeux, de Saint-Romain de Popey
et en général tous les biens leur provenant de l'héritage
paternel, à l'exception toutefois de l'usufruit de la terre de
Bagnols qui fut réservé à leur mère (1).
   C'est ainsi que Chàtillon d'Azergues passa aux mains do
la famille d'Albon pour y demeurer pendant près de deux
siècles. Mais alors, aussi, commence pour le vieux manoir
la période des guerres privées, des sièges et des combats.
En 1297, Guillaume d'Albon suivit, avec un chevalier et
deux écuyers, le bailli de Mâeon qui allait, par ordre du
roi, au secours du duc de Bourgogne (2). Peu de temps
après cette expédition, il eut à soutenir, avec Guy son frère
aîné, une agression violente de la part de leur troisième
frère Henri, qui avait hérité des droits que leur père André
d'Albon possédait sur la terre de Chàtillon.
   Au nombre des fiefs relevant de cette seigneurie étai>
celui de Sandars^ situé dans la plaine entre Chàtillon
Chessy, et que possédait, à cette époque, la famille de
Varennes. Jean de Varennes, chevalier, rendit hommage,
le 28 mars 1294, à Guy et à Guillaume d'Albon, pour cette
maison de Sandars et sflss dépendances. En 1302, le même
hommage fut renouvelé encore, et toujours sans tenir
compte des droits de suzeraineté d'Henri d'Albon. Il n'y
avait là sans doute rien de bien grave; car, aux termes du
droit féodal, l'hommage rendu à un seul des coseigneurs
ne libérait point le vassal vis-à-vis de l'autre suzerain et ne
pouvait nuire par conséquent aux droits de ce dernier.
Néanmoins le fougueux chevalier considéra cet.oubli com-
me une offense et il en demanda réparation les armes à la
main. Guy et Guillaume armèrent de leur côté leurs vas-
saux et leurs amis, et les deux partis en vinrent aux
mains. Mais Henri d'Albon fut vaincu et laissa même son


    (1) Huillard-Brchollcs. Loco citalo. N° 814. —Noms féodaux V Hos-
sillon.
  (?) P. Anselme. Grands officiers de la couronne. VII, p. 203etsuiv.