page suivante »
VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS. 133 faisait peser sur eux le joug féodal. Après en avoir déli- béré avec ses amis, Etienne d'Oingt les affranchit donc à l'avenir du droit de taille ou complainte (omnem tailliam complaintarn), des taxes arbitraires appelées extorsions et exactions (exactiones et extorsiones), des corvées,même de celles qui se bornaient à un seul jour de travail {corvatas jornales), et des reconnaissances [recognitiones) dues lors du changement du seigneur ou pour toute transmission de biens d'un père à ses enfants ou de ces derniers à leurs as- cendants. Il renonça pareillement aux droits de bauvin (bannum de augusto), de péage sur. le vin, et de retrait cen- suel. Mais le service militaire à la suite du seigneur (chal- vagatas), aussi bien que les droits de laods et ventes fu- rent maintenus expressément (1). Cette charte ne renferme ainsi que la remise de quelques- uns des droits exercés au moyen âge par un seigneur sur ses vassaux. Il n'y est^fait aucune mention de concessions municipales donnant au bourg de Châtillon le droit de se former en commune et de confiera des consuls la e-estion de ses affaires publiques. Cependant, ce drcit a dû être concédé, au moins verbalement, à une époque quelconque, car lorsque, pour assurer la conservation de sa charte, le bourg de Châtillon demanda, en 4597, son insinuation au greffe de la sénéchaussée de Lyon, la supplique fut faite au nom des consuls du lieu (2). La charte de Châtillon d'Azergues, retrouvée récemment aux archives de la Cour impériale par M. Vital de Valous, est précieuse, non-seulement parce qu'elle est la seule charte concédée au moyen âge, dans la province du Lyon- nais, dont nous possédions le texte complet, mais encore (1) Voir pour de plus amples détails sur cette charte le travail spécial ijue lui a consacre M. Vital de Valous et qui forme le chap. V de cette notice. (2) « Supplient humblement les cosses, manans et habîUus de Chastillon d'Azergues... » — V. ce document aux pièces justificatives. 9