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128               VIEUX CHATEAUX BU LYONNAIS,

ment d'un camp romain qu'un château féodal, et l'on sait
d'ailleurs qu'un grand nombre de forteresses du moyen âge
ont remplacé des châteaux de l'époque romaine, qui avaient
fait partie du système général de défense du pays et dont
la plupart étaient destinés à fermer l'entrée des vallées (1).
   Au surplus, il n'est pas douteux que Châtillon n'ait été
fortifié dès les premiers temps de la féodalité. Sa forte posi-
tion sur un promontoire de rochers, qui commande à la
fois les deux vallées de l'Azergues et d'Alix, dut faire choi-
sir de bonne heure ce lieu par les rudes batailleurs du X e
et du XI e siècles pour y élever une forteresse.
   Mais l'obscurité là plus complète existe sur le fondateur
du château actuel et sur ses premiers possesseurs. Pour-
tant, comme à cette époque le seigneur féodal empruntait
à son fief le nom patronymique qu'il transmettait à sa pos-
térité, et que, dès les temps les plus reculés, nous trouvons
une famille de Châtillon possessionnée dans nos contrées
et notamment aux Chères, à Lissieu, à Anse, et à Quin-
cieu(2), nous pouvons dire, avec toutes les vraisemblances
désirables, que c'est à elle que notre vieux manoir dut sa
fondation.
   Il est vrai qu'il faut se garder de confondre, -comme on
l'a fait quelquefois, les seigneurs de Châtillon les Dombes
avec ceux de Châtillon d'Azergues, qui ne semblent avoir
eu entre eux de commun que le nom. Mais s'il n'est point
démontré que Bernard et Etienne de Châtillon, qui figurent
comme témoins dans une charte de l'an 1080, aient possédé
la seigneurie de Châtillon d'Azergues, le fait paraît plus
probable en ce qui concerne Amblard de Châtillon, qui était
possessiouné à Essertines en Chatelneuf vers l'an 1 î 00 (3).
Enfin, il est bien difficile de ne pas croire que Guillaume
    (1) Ducange. V" Castellio. Quichcrat. De la formation française des
anciens noms de lieux, p. 54. — Congres archcol. de France, 13 e ses-
sion, p . 67.
   (2) Guigùe. Obiluarium lugdunensis ecclesiœ, p. 71. 134. 184.
   (3) Cartul. do Savigny, eti. 766, 861. et 948.