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                         POÉSIK.                           87
Descends, mon liseron, dérouler sur la berge
Tes grains de blancs corauXj frais chapelet de vierge -,
    Les flots purs viendront te baiser.
Les poètes rêveurs et dont le front s'incline
Te diront de doux mots dans leur langue divine,
    Et, joyeux, viendront t'arroser.
                                        Aglaé GARDAZ.


LE SOUVENIR DE Mâ„¢ RECAMIER A LYON.

Au sein des vieilles tours que tapisse le lierre,
Entre leurs murs noircis, lézardés par le temps,
Sur la mousse verd&tre ou sur l'antique pierre,
On voit briller parfois, sourire du printemps,
Une charmante fleur sous la rosée éclose,
Exhalant autour d'elle une suave odeur ;
Sur son calice d'or le regard se repose,
Et sa douce beauté semble porter bonheur.

Dans le creux si profond d'un chêne séculaire,
Orgueil de nos forêts, abri des passereaux,
Nait souvent la pervenche à la nuance claire,
Quittant pour ce vieux nid le bord riant des eaux ;
Les rochers imposants, tenant tète à l'orage,
Les monuments altiers, drapés dans leur grandeur,
Portent avec amour le frais Å“illet sauvage,
Comme pour réjouir leur sévère splendeur.

Tel l'ancien Lugdunum, lorsqu'avant la tempête,
Il vit s'épanouir une royale fleur,
Perle de grâce exquise et rêve de poète,
Dans le ciel incertain radieuse lueur !
Ne te souviens-tu pas de sa beauté naissante,
De son charme ingénu dont on a tant parlé?
Lyon, tu te souviens de ta fleur ravissante
Qu'éclairait un sourire enivrant et perlé !