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            LE VIEIL ARBRE.
    Il s'élève sur la colline
    Comme un immense parasol :
    Pour désaltérer sa racine
    Les eaux se croisent sous le sol ;
     Pour lustrer sa feuille ternie
    Le nuage qui tombe en pluie
    Met en fuite les vents poudreux :
    Eaux du ciel et sources cachées
    Par le divin Maître épanchées,
    Enflent, comme un sang généreux,
    Les artères de sa ramure,
     Et, comme un cœur bat sous l'armure,
Font bouillonner la vie avec un sourd murmure
Aux canaux agrandis de son tronc vigoureux.

    Des tribus, des peuples sans nombre,
    Tour à tour guerriers ou pasteurs,
    Pour camper un jour à son ombre
    Ont escaladé ces hauteurs.
    Leurs vierges aux tresses flottantes
    Ici déplièrent les tentes,
    Ici lièrent les chevaux ;
    Les bardes qui réglaient leurs danses,
    Y modulèrent des cadences
    A faire oublier tous les maux ;
    Et l'arbre qu'un vieux culte honore,
    Bien qu'ils aient passé, dure encore :