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                          WBMOGIUPIUIÃ.                          45

Hugues a retenu les expressions, résume, sous une forme dra-
matique, la pensée de tout un siècle ; l'œuvre qui en sortit
répondait à l'un de ses besoins les plus profonds, et fut pour
lui une Å“uvre de salut.
   Odon, le successeur de Bernon, la continua avec une austérité
de doctrine qui est en général le propre des réformateurs, mais
qu'accroissait encore le sentiment des misères dont souffrait
l'humanité. Les âmes étaient attristées, les imaginations assom-
bries. On pratiqua dans toute sa rigueur, à Gluny, sous les
règles sévères de saint Benoît, la doctrine de l'expiation qui est,
le fait si justement observer M. Pignot, l'âme de la vie monasti-
que. Mais en même temps, la congrégation clunisienne est
définitivement constituée sous Odon, qui était aussi un lettré
et un philosophe, dans les principaux éléments matériels et re-
ligieux. La propriété monastique se développe rapidement sous
ses trois successeurs, Aymard, Mayeul, Odilon, dont le caractère
empreint de douceur et de tendresse forme un contraste marqué
avec la rigidité du second fondateur. Les clercs et les laïques
accueillent avec enthousiasme cette rénovation des cloîtres qui
réagit avec puissance sur le clergé séculier et sur la société po-
litique.
    Ce mouvement ne tarde pas à prendre des proportions con-
sidérables sous Hugues de Semur, qui fonde ce que nous avons
appelé la monarchie clunisienne. L'ordre se constitue par trois
moyens : établissement des prieurés sur toute la surface du
monde chrétien, adoption des mêmes usages, administration,
liturgie; subordination à l'abbé de Cluny de toutes les maisons
qui relèvent de cet Ordre, et dans un grand nombre d'autres qui
y sont seulement affiliées, mais qui se rattachent à son unité ; et
enfin par l'extension de l'architecture clunisienne qui, à la fin du
XIe et au commencement du XIIe siècle devient le type dominant
 et à peu près le seul en usage, des édifices religieux.
    Ce fut pour Cluny un moment glorieux, tl donnait l'hospitalité
 aux princes et leur commandait le respect. Son abbé était le
 conseil et presque l'égal des rois; un légat du pape était à ses
 côtés ; il n'avait d'autres armes cependant que la supplication