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18                    LES BEAUX-ARTS A LYON.

   La sculpture, aussi bien que la peinture, n'a été, pendant
la période ogivale, que le corollaire de l'arcliitecture. La
grande préoccupation c'est l'édifice religieux : on sculpte la
pierre pour couvrir les parois de l'église de statues ou de
bas-reliefs ; on taille le bois pour orner le clioeur de stalles
et la sacristie de bahuts ; on travaille l'ivoire pour faire des
christs ; on martèle, on cisèle, on émaille, on nielle les mé-
taux (1) pour donner aux cérémonies du culte de riches
devants d'autel, des candélabres, des croix, des calices
et ces châsses, merveilleux reliquaires qui reproduisent
l'église ogivale avec ses arcatures, ses contre-forts et ses
pinacles. Les peintres sont appelés à colorier les cordons,
les frises, les archivoltes, les corbeilles des chapiteaux et
les statues : ils n'ont plus de grandes surfaces planes à or-
ner de peintures monumentales, mais ils ont de larges fe-
nêtres à garnir de vitraux (2), souvent des panneaux
d'autel à décorer, et constamment des missels à orner
de miniatures. Le mouvement religieux, qui avait ins-
piré et créé l'architecture ogivale, lui subordonna donc
les autres arts : en sculpture comme en peinture les ar-
tistes acceptèrent les types créés par l'architecture.
  Ces types architectoniques une fois adoptés furent main-
tenus dans tout ce qui était ornementation ou décoration,


   (i) Le moine Théophile a décrit les procédés en usage an onzième siè-
cle pour les différents arts. — Voir le traité « Diversarum artkim
schedula.' » L'orfèvre devait au besoin se montrer mécanicien, chi-
miste, sculpteur, peintre, verrier.
   (2) Les vitraux étaient composés de petits morceaux de verre chau-
dement teintés en rouge, en bleu, ou en vert. On ne savait pas à cette
époque couper le verre avec le diamant, et on n'avait que des procédés
de coloration très-imparfaits qui exposaient le verrier à la brisure fré-
quente des pièces. De plus, le verrier n'avait qu'un seul émail pour
tracer son dessin et indiquer les ombres.