Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
460                        AIUUNKH SUBITE

                  Le bruit couvait dans la ville
                  Qu'un beau jour Napoléon,
                  Du rôle de Robinson
                  S'ennuyantfort dans son île
                  D'Elbe, avait incontinent
                  Passé sur le continent.

                  Que sa gard' prétorienne
                  L'aidait en tous ses projets,
                  Et qu' les fidèles sujets
                  D' sa Majesté très-chrétienne
                  Accueillaient Y Usurpateur
                  Aux cris d' : Vive l'Empereur !

                  Véritable était la chose :
                  L' maire 1' proclame un matin,
                  Disant: L'Homme du Destin (1),
                  « De venir chez nous s' propose,
                  « Mais à ça 1' gouvernement
                  « Refus' son consentement. »

                  Pour le prouver nous arrive
                  Monseigneur Y duc d'Orléans ;
                  Il est à peine céans
                  Qu'en bataille décisive
                  C grand blagueur de Moniteur
                  Lui fait battr' l'Usurpateur (2).

                  Celui-ci, n' s'en doutant guère,
                  Dans Grenoble au mèm' moment

   (i) Dans la deuxième de ses trois proclamations qui précédèrent l'entrée
de Napoléon, M. de Fargues, alors maire de Lyon, ne donnait à l'Empereur
que le nom et la qualité d'Homme du Destin.
   (2) Un numéro du Moniteur du temps contenait l'ébouriffante hâblerie que
le duc d'Orléans avait gagné, dans les environs de Lyon, une grande bataille
sur Napoléon.