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VOLTAIRE ET LE P. VIONNET, JÉSUITE DE LYON. Le Journal de l'Ain avait donné le premier, et quelques feuilles de Lyon répétaient ces jours-ci, comme inédites, une lettre du P. Vionnet à Voltaire, et une réponse de Voltaire au P. Vionnet. Il n'y a d'inédit que la lettre du Jésuite lyonnais, si tant est qu'elle soit véritablement inédite ; le billet de Voltaire se trouve parmi ses Œu- vres, tom. LV, pag. 275, édition de Beuchol. En reproduisant ici ces deux lettres, nous ajouterons quelques renseignements sur le P. Vionnet. Quant à Voltaire, il mit à louer et à dénigrer les Jésuites cette même mobilité qu'il apportait à toutes choses, en histoire et en morale. Quant aux brevets d'immor- talité, il les donnait et les répandait avec la libéralité et la profusion de deux ou trois grands littérateurs de notre époque. LETTRE DU P. VIONNET A M. DE YOLTAIRE , EN EUI ENVOYANT SA TRAGÉDIE DE Xacès. « MONSIEUR, « Je n'ai pas l'honneur d'être connu de vous ; je n'ai ni la réputation ni les talents qu'il faudrait pour l'être ; mais vous êtes connu de toute la terre pour le héros et le maître de la littérature en France. Ce titre semble m'autoriser à vous offrir l'hommage d'un de vos plus fidèles admirateurs. Une circonstance assez singulière m'a déterminé à faire imprimer une tragédie dont le sujet est le même que celui de M. de Crébillon. Je ne me flatte pas qu'elle mérite l'honneur que je lui fais de vous la présenter, mais vous m'honoreriez sensi- blement moi-même, si vous daignez prendre la peine de la lire, et me témoi-