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                DE LA RAISON IMPERSONNELLE.                    473

 dont aujourd'hui l'église semble n'avoir retenu que les for-
 mules incomprises.
    Quelques grandes lignes, quelques idées principales, c'est
 tout ce que nous avons pu indiquer ; les détails, les dévelop-
pements, les preuves, c'est le livre môme de M. Bouifllier.
    Nous voudrions compléter par quelques citations étendues
cette insuffisante analyse, mais il est difficile d'isoler aucune
partie d'un ouvrage si bien lié. Le style noble et, ce qui
 n'est pas peu dire, toujours à la hauteur du sujet, n'a pas
 de ces morceaux qui, tranchant par un éclat plus vif, se déta-
chent sur le fond un peu terne de certains livres et y ressor-
tait par places, on pourrait dire par plaques. Nous trans-
crivons cependant quelques passages du dernier chapitre où
l'auteur examine dans l'ordre de la science, dans l'ordre moral,
esthétique, religieux, dans l'ordre social et politique, les ré-
sultats, non tous encore réalisés, mais logiquement certains
de cette doctrine :
    « Dans l'ordre social et politique, toutes ces conséquences
peuvent se ramener au principe de la fraternité humaine qui
sort de la théorie de la raison impersonnelle et qui en reçoit
toute son autorité              Il s'en suit évidemment que nous
sommes tous frères, non pas seulement d'une fraternité mé-
taphorique et sentimentale, mais d'une fraternité réelle, d'une
fraternité, pour ainsi dire, de chair et de sang, puisque tous
nous vivons d'une même vie, tous nous pensons d'une même
pensée. Nous sommes tous frères, mais en qui et par qui
sommes-nous frères? En Dieu seul et par Dieu seul
Dieu, qu'on me pardonne cette expression, est le milieu de la
fraternité humaine. Fraternité des hommes en Dieu, voilà le
grand dogme qui s'est développé, qui se développera encore
dans le monde; voilà le dogme duquel on peut dire avec
f Evangile, c'est là la loi et les prophètes       Parcourez l'his-
toire, qu'est-ce qui a été fait de mal dans la société, si non