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                   ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .                 449
s^étaient réunis pour vaquer à une œuvre nationale, et que
la chute même du ciel ne pourrait les rendre infidèles à
leur serment (1). » Ces représentations n'amenèrent que des
promesses vagues et insuffisantes. On proposa aux députés du
tiers-état de s'aboucher avec les membres du conseil privé
afin de rédiger en commun les ordonnances auxquelles les
cahiers pourraient donner lieu ; mais Bernard répondit que
les Etats ne reconnaissaient que le roi dont ils étaient le pre-
mier conseil et le sénat (2).
   Les députés, pressés de retourner dans leurs provinces qu'a-
gitait le fléau de la guerre civile, sollicitèrent du roi la disso-
lution de l'assemblée. Henri, ne voyant aucun motif plausible
de prolonger leur réunion, prit le parti de céder à ces ins-
tances. Les 15 et 16 janvier furent fixés pour l'audition des
harangues d'adieu. Cette solennité fut précédée de la remise
des cahiers, laquelle eut lieu dans la chambre même du roi.
Henri dit aux députés que « quelques choses étaient advenues
ces jours passés à son regret, qu'il avait été forcé de le faire
contre son naturel, et qu'aucun de ses sujets exempt de
passions ne jugerait, la main sur la conscience, qu'il eût
pu agir autrement ; que quant aux députés prisonniers, il ne
pouvait actuellement faire droit à leur requête, mais qu'il fe-
rait toujours paraître sa bonne clémence. » Quelques jours
plus tard, Bernard crut devoir insister encore auprès du roi
sur ce point : mais le monarque se borna à répondre que
c'était une affaire S état à laquelle il voulait penser de près (3).
  Le dimanche, 15 janvier 1589, l'assemblée tout entière se
réunit en présence du roi dans la grande salle du château.
L'archevêque de Bourges prononça une longue et énergique


  (i) Journal de Bernard.
  (2) Ibid.
  (3) Journal de Bernard.
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