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434                  ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .

hérétiques, et de déclarer que son beau-frère était indigne
de toutes successions, couronne, royauté et gouvernement. »
Le roi fut instamment prié de publier cette déclaration sous
la forme d'un édit authentique qui serait lu en pleine as-
semblée, afin qu'elle le reçût comme loi fondamentale de
l'État. Henri invita les délégués à trouver bon qu'il adres-
sât au roi de Navarre une dernière sommation de se réunir
à l'Église catholique. Mais la chambre ecclésiastique, sans
égard pour les intentions royales, décida que cette som-
mation serait superflue, et que, comme hérétique, il le fal-
lait déchoir du trône. Les deux autres ordres opinèrent dans*
le même sens. Henri, poussé a bout, répondit qu'il aviserait.
Le vœu des États fut expressément consigné, plus tard, dans
leurs cahiers. On connait les événements qui, en prévenant
sa réalisation, dotèrent la France d'un des meilleurs rois qui
aient jamais honoré le pouvoir suprême.
   Le roi de Navarre, de son côté, comprenant l'importance
d'écarter une telle résolution, sollicita instamment Henri de
s'opposer à cette injustice, et adressa de La Rochelle une
protestation pour la combattre. Il s'attacha surtout, dans ce
document, à repousser la qualification de relaps qui lui était
 adressée, et déclara que, né calviniste, il n'avait embrassé le ca-
 tholicisme, que pour échapper au massacre de la Saint-Barthé-
lémy. Henri de Navarre ajouta qu'il était prêt à se faire
instruire dans un concile libre, soit général, soit national,
 et à se rendre à la vérité dès qu'elle lui apparaîtrait avec
 évidence. Il adjurait, en finissant, l'Assemblée de ne pas s'ex-
 poser, par une telle précipitation, à voir taxer son zèle d'in-
 discret et de déréglé. Mais cet écrit fut sans effet sur les en-
 nemis de ce prince, qui appréhendaient bien plus qu'ils ne
 souhaitaient sa conversion (1), et les États, consultés de nou-

   (i) Daniel, Henri III.