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430               ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .

à rien moins qu'à le déposséder de l'autorité suprême pour
en investir les Etats, fît publier, sur l'avis de son conseil, les
délibérations des derniers Etats tenus à Tolède en 1559, et
dont il résultait que les députés de cette assemblée n'exer-
çaient qu'un simple droit de remontrances envers le trône,
sans être même appelés à l'examen de ces remontrances, lequel
était entièrement dévolu au roi assisté de ses conseillers, qui
y répondaient dans une indépendance absolue (1).
    Mais cette démarche n'arrêta point les entreprises de l'or-
dre populaire. Renouvelant avec moins de réserve une pro-
position des Etats de 1576, il demanda que le roi fût invité
à désigner des commissaires auxquels on adjoindrait un dé-
puté de chaque province, pour juger de toutes les propositions
générales ou particulières qui seraient faites dans l'assemblée,
et que tout ce qui se déciderait dans ce conseil fût accepté
comme loi générale du royaume. Le clergé, de son côté,
prétendit que le roi s'engageât à ratifier tout ce qui serait
arrêté d'une commune voix dans les Etats, et que dans les
matières où les opinions seraient partagées, il ne pût déci-
der que sur l'avis d'un conseil composé de la reine-mère,
des princes du sang et de douze députés des Etats. Le roi
écarta sans hésiter cette dernière demande, et répondit avec
modération à la première qu'il ne s'expliquerait à l'égard des
propositions de l'assemblée que sur l'avis de son conseil, dont
il lui ferait connaître les membres.
  Le duc de Guise, qui ne cherchait qu'à embarrasser le gou-
vernement, et qui voulait brouiller Henri avec la cour de
Rome,- afin de s'attirer la reconnaissance de cette cour, per-
suada au clergé de demander la publication des actes du
concile de Trente. Il fut même sérieusement question d'ôter
au roi la nomination aux évêchés et aux abbayes, et de le dé-


  fi) Mémoires de PalmaCayet, i588.