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            NOUVELLES VERRIÈRES DE SAINT JEAN.                    331

 dans toutes les productions de l'art au moyen-âge. L'inadmissible
ambition des peintres verriers de notre époque de vouloir créer
un art moderne, leur fait oublier trop souvent les idées d'ensemble
et d'harmonie ; c'est dans cet oubli que se perd tout rapport dans
l'effet général des compositions avec le monument dont elles font
 partie ; espèce de plante parasite qui charme l'œil peut-être, mais
qui gâte l'arbre qui les porte.
    Nous rendons toute justice à l'incontestable mérite de l'œuvre
de M. Maréchal comme exécution, mais il ne s'ensuit pas que ce que
nous admirerions volontiers à Notre-Dame-de-Lorette, soit à sa
 place dans l'église de Saint-Jean. L'erreur qui a nui à la perfection
de ces vitraux naît de la prétention commune à la plupart des pein-
tres verriers de notre époque de vouloir faire des tableaux sur verre.
Or, pour qui voudra considérer attentivement la nature de la pein-
ture sur verre, peinture toute exceptionnelle par la transparence
obligée do toutes ses parties, il sera démontré que la vérité ab-
solue de l'imitation de la nature doit être sacrifiée aux conditions
bien autrement importantes de l'harmonie de la décoration. Les
vitraux de Saint-Denis exécutés à Sèvres sont en ce sens un excel-
lent modèle à suivre, le caractère allongé des figures, les plis
minces des draperies, tout le caractère des anciens vitraux a été
si scrupuleusement imité par les nouveaux qu'on a peine à recon-
naître leur jeunesse.
    Dans celle des deux verrières qui représente l'Adoration des Ma-
ges, les deux figures du milieu sont placées sur un fond à dessins vi-
vement colorés, très beau sans doute, mais dont l'éclat nuit à l'ef-
fet des carnations. Les deux autres figures se détachent sur une
draperie unie dont l'emploi est peu motivé peut être, mais qui fait
ressortir les chairs avec avantage. Dans l'autre verrière, où l'on voit
le cardinal de Bourbon, fondateur de la chapelle, le duc Pierre, son
frère, et sa femme Anne, les têtes sont entourées d'une espèce de
nimbe qui les isole du fond beaucoup trop brillant de tons dans
l'intérêt du reste. Dans l'ancienne peinture sur verre, les chairs
constituaient toujours la partie la plus claire du vitrail ; les fi-
gures occupaient presque toute la hauteur du tableau, et le champ
se trouvait resserré de manière à ce que la masse de lumière