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DE CHALONS A LYON. 315 qui avaient précédé l'ouverture des chemins de fer, les deux steamers desservant cette.localité avaient porté 32,882 voya- geurs ; dans les douze mois qui ont suivi cette ouverture, ce nombre s'est élevé à 62,105. Ainsi, tandis que le rail-way semblait attirer à lui toute la population mouvante, les ba- leaux à vapeur voyaient s'accroître le nombre de leurs passa- gers. Les études préliminaires faites avant la construction du chemin de fer de Paris à Corbeil, dans le but d'apprécier la circulation probable de ce chemin, avaient évalué à 120,000 personnes le nombre des voyageurs circulant à celte époque même, par les bateaux à vapeur et à pleine distance, entre Paris et Corbeil. Ce chemin de fer compte maintenant deux années d'exploitation, et pourtant, le compte-vendu pré- senté aux actionnaires au commencement d'avril courant, constate que les bateaux a vapeur transportent encore actuel- lement ce même nombre de voyageurs entre Corbeil et Paris. L'accroissement que l'amélioration et l'abaissement de prix des moyens de locomotion causent au mouvement de la circu- lation n'est pas seulement une conséquence spéciale de l'éta- blissement des chemins de fer; il dérive d'un principe géné- ral qui produit toujours ce même effet. Quand la navigation par bateaux à vapeur fut introduite sur le Rhin, les entrepreneurs de voitures et de transport.adres- sèrent au gouvernement les plus vives réclamations contre une concurrence qui devait, disaient-ils, causer leur ruine. Les ba- teaux à vapeur commencèrent nonobstant leur service. En 1834, ils transportèrent 90,000 voyageurs; la fréquentation des roules resla pourtant aussi active qu'elle l'avait jamais été. L'établissement de la navigation à la vapeur entre Anvers et Rotterdam, entre Londres et Margate, avait soulevé les mê- mes réclamations; elle fui suivie des mêmes effets.