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                            DE hA DÉSERTE.                            273
 tions, des observances de son Ordre avec l'abbesse de la Déserte.
Mme de Quibly reçut, de François de Sales mourant, la dernière
 lettre qu'il ait écrite en ce monde : c'était assez montrer quelle
place il lui avait donnée dans son estime et dans sa sainte amitié.
    Mme de Quibly gouverna ainsi le monastère de la Déserte jus-
qu'à l'âge de 82 ans ; elle mourut saintement, le 12 juin 1675. Le
P. Pierre Polla, de la Compagnie de Jésus, prononça, le 15 juillet
de la même année, dans l'église du monastère, Y Oraison funèbre
de la digne abbesse (1), que remplaça aussitôt sa nièce, appelée
comme elle Marguerite de Quibly, et élevée dès son bas âge dans
la maison qu'elle allait diriger.
    L'Oraison funèbre de Marguerite de Quibly rappelle quelques
traits de sa prudence et do sa bonlé, qui sont bien propres à faire
comprendre ce que valait l'abbesse réformatrice. Si quelqu'une de
ses Religieuses lui manquait de respect: « Doucement, ma fille,
lui disait l'abbesse ; souvenez-vous de la place que je liens, quelque
indigne que j'en sois. « Cela se disait avec un certain air qui ne
manquait jamais de ramener celle qui s'était égarée, et d'édifier les
autres. Si on rapportait à l'abbesse quelques murmures, même
violents, qui s'étaient élevés contre elle : » N'y a-t-il que cela, di-
sait l'excellente Supérieure ? c'est peu de chose ; de pauvres Re-
ligieuses ainsi renfermées que nous sommes, n'ont rien de libre que
la langue. Si donc cette langue échappe quelquefois un peu, faut-il
d'abord la mettre en cause ? Je sais que la sœur dont vous parlez
est bonne; si elle s'est un peu oubliée, ce soir, dans son examen,
faisant réflexion à ce qu'elle a dit, elle en demandera pardon à Dieu,
en sera plus sainte, et ensuite plus aimable. »  >
    Un archevêque de cette ville, Mgr. Charles de Miron, fut frappé
d'apoplexie au monastère des Religieuses de la Deserle (2), le 6
août 1628.
    Nous apprenons de J. de Bombourg qu'il y avait, à la Déserte,


  (r) Cette Oraison funèbre s'imprima la même année, à Lyon, chez Jean
Grégoire, petit in-S°, 172 pag.
  (a) Ant. Boissieu, Vie de la mère Jeanne-Marie Chézard de Matel, pag. 99.
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