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                             DE LA DÉSERTE.                                271

résistances quand la digne abbesse eut fait poser des grilles à un
parloir, et, parmi les sœurs les plus récalcitrantes, il s'en trouva
une qui eut le dessein de la brûler toute vive ; mais cette in-
fortunée, continuant le cours de ses aberrations, se rendit à Genève,
où elle fit, en plein Consistoire, une double apostasie.
   Mme de Quibly, en peu d'années, refit donc l'église, bâtit la
maison de. l'aumônier, les deux sacristies, les deux chœurs et tout
le monastère, établit la Communauté et la pourvut de tout ; intro-
duisit la clôture, déterra heureusement la plupart des anciens titres
de son abbaye, rentra dans les biens qui avaient été usurpés sur
son monastère pendant les troubles de la Réforme, en rétablit les
droits, en répara les brèches, et parvint à y loger commodément
environ quatre-vingt Religieuses, qui étaient entretenues avec les
rentes sûres de la maison, qu'elle plaça ensuite sous la règle de
saint Benoit. Elle était auparavant sous celle de sainte Claire.
  Cela fait, Mm<> de Quibly rédigea, pour son monastère, un corps
de Constitutions (1) et un Directoire, qui étaient remplis de la
sagesse du grand législateur qu'on adoptait pour patron. Elle fut
puissamment aidée, dans toutes ses réformes, par le P. Henri Alby,
de la Société des Jésuites.
   Quand la peste vint éprouver Lyon, eu 1628 et 1629, elle n'é-
pargna pas la Déserte. Mme de Quibly occupa dignement alors sa
place d'honneur, et se prodigua pour secourir celles de ses Re-
ligieuses qui tombèrent malades. Mais le fléau croissant toujours,
elle demanda à M. de Terreneuve, son beau-frère, une maison de
campagne où elle les conduisit ; il n'en resta que cinq au monas-
tère.
   A mesure que la maison de la Déserte gagnait en dignité et
en vertu, elle arrivait à obtenir la confiance du dehors. Beaucoup
de jeunes demoiselles des provinces voisines furent confiées aux
Religieuses de ce monastère. Le cardinal Alphonse de Richelieu,


    (i) Statuts et Constitution sur la Reigle du glorieux Père saint Benoit, pour le
 monastère royal de Notre-Dame de la Déserte de Lyon, Sec. édit., Lyon, Vincent
 de CÅ“ursillis, 1641, in-ra de 382 p. La bulle d'Urbain VIII se trouve en
 tête de ce volume.