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258 PREMIERS ESSAIS mais on se divisa sur le mode de mécanisme qu'il faudrait adopter et surtout sur la base des calculs à vaincre et de la force motrice à employer. U n des frères Périer fit, de son côté, des essais infructueux. Mais Jouffroy, à cent lieues de Paris, au milieu d'obstacles de tout g e n r e , sans autre secours q u ' u n c h a u d r o n n i e r de village, p a r v i n t , en juin et juillet 1776, à faire naviguer un bateau à v a p e u r sur le Doubs. Ce premier bateau avait quarante pieds de long sur six de large. T o u s les détails du mécanisme sont connus et ont été décrits. Ce résultat primitif, malgré son heureux succès, ne valut au marquis de Jouffroy que la dénomination de Jouffroy-la-Pompe; tant l'esprit d é n i - grant et d é p r é d a t e u r est p r o m p t à s'élever en F r a n c e ! tant la niaiserie s'y hâte d'employer gauchement l'arme du ridicule ! Jouffroy ne se découragea point. Il corrigea les imperfections de son mécanisme, et, à force de soins, de travaux et de génie, il p a r v i n t à construire un pyrosca- p h e , d'une grande dimension, en état de fonctionner. Sa longueur allait à cent quarante pieds, sa largeur à qua- torze. Les roues avaient quatorze pieds de diamètre, les aubes étaient de six pieds de longueur et plongeaient à deux pieds dans la rivière. Le tirant d'eau du pyroscaphe était de trois pieds, le poids total de trois cent vingt sept milliers, savoir : vingt-sept pour le navire même, trois cents de charge. Cet é n o r m e bateau m a n œ u v r a p o u r t a n t à d i - verses reprises : il remonta de Lyon à l'Ile-Barbe la cou- r a n t de la Saône en juillet 1 7 8 0 , en présence d'une foule i n n o m b r a b l e de témoins, parmi lesquels étaient des acadé- miciens de Lvon. Procès-verbal de la réussite fut dressé p a r ces derniers. C'est ce que rappelle M. Parisot, au- quel nous e m p r u n t o n s ces détails, dans un article du tome 6 8 e de la Biographie universelle. Rédigé ou non