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L'ABBÉ BOCHARD. 237 près la loi de bannissement (2 janvier 1816). Feu Mgr. Besson, évêque de Metz, prit possession du siège de Lyon, au nom de l'archevêque-administrateur, le 17 février 1824. Il se fit quelques rumeurs dans le diocèse, il parut quelques pamphlets contre ce qui venait de s'accomplir, et l'on a soupçonné plus d'une fois l'abbé Bo- chard de n'avoir pas été étranger à certaines menées. Cependant, il s'était retiré à Ménestruel, dans le département de l'Ain, et il y fonda un établissement de Frères pour l'éducation de la jeunesse. L'abbé Bochard avait été chargé des séminaires et des commu- nautés religieuses, pendant son grand-vicariat, et il sut déployer une activité éclairée, une ardeur constante. Ce fut à Ménestruel qu'il mourut, le 22 juin 1834. Un des disciples de l'ex-grand vicaire (M. l'abbé Corsain) a écrit une Notice historique sur M. Bochard; Lyon, 1834, in-8<> de 80 p. Indépendamment de Jules chrétien, dont nous avons parlé, on a de l'abbé Bochard: 1° Logique française, avec un Appendix sur les certitudes, à l'usage de nos séminaires; Lyon, Rusand, 1822, in 8 > ; 2° Manuel à Vusage des séminaires ; ibid., 1815, in-8° de < 150 pages. Ces deux opuscules publiés sans nom d'auteur, sont très médiocrement pensés, très médiocrement écrits. L'auteur rap- pelle surtout, dans le Manuel, ce qui se faisait aux cours de Sor- bonne, et met en latin, à la fin du livre, des exemples de thèses soutenues à Lyon pro Actu publico. L'abbé Bochard était un homme d'action, plutôt qu'un homme de style; on le jugerait mal, si on ne le jugeait que par ce qui est sorti de sa plume. On l'a violemment soupçonné, accusé même de résistance et d'insou- mission, passives, il est vrai, aux volontés du Saint-Siège, à l'occa- sion du remplacement de S. E. le cardinal Fesch ; mais nous croyons que les mécontentements de l'abbé Bochard furent toujours refoulés en son ame, et contenus dans des bornes décentes. La sagesse de Mgr. Dévie, évêque de Belley, dans le diocèse duquel l'abbé Bo- chard passa le reste de ses jours, lui donna plus de calme sur les questions pour lesquelles l'ex-grand-vicaire avait pu se passionner trop vivement, et provoquer des murmures injurieux pour la do- cilité de sa foi et sa soumission aux mesures du Saint-Siège. F.-Z. C.