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180 UN SOUVENIR. Je dis de Mustapha les hordes belliqueuses Combattant dans nos rangs ainsi que des amis ; Je dis des Corresas les peuplades heureuses, Moitié vaincus, moitié soumis. Je dis Mers-el-Kébil aux armes Espagnoles, Mazagran soutenant un combat inégal, Arzew se souvenant des brunes Espingoles Que conduisait un cardinal. Puis je contai la Corse à la longue vengeance, Ile pauvre et sauvage, heureuse d'un grand nom, Rocher qui d'un héros vit la débile enfance, Enfant qui fut Napoléon. Puis je dis la Sardaigne, île presque africaine, Où l'amour n'est jamais sans haine et sans danger, Où le peuple est ardent à rompre toute chaîne De son prince ou de l'étranger. El pendant que la nuit descendait sur nos voiles Que le vaisseau battu se couchait sur les flots, L'ouragan éclipsait la lueur des étoiles A l'œil inquiet des matelots. Elle toujours tranquille écoutait mon histoire Disant : Toujours, encore; ainsi que les enfants. El, lorsque son regard enivrait ma mémoire, Elle souriait à mes chants.