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164                        HISTOIRE
certaine mesure l'indépendance gallicane. C'est de mieux en
mieux. Pourtant M. Ampère n'a pasl« mérite d e l à nouveauté.
Clerjon , auteur d'une Histoire de Lyon, qu'il eut le malheur
d'écrire très-rapidement, sous l'influence de préjugés libé-
raux dont, à la m o r t , il se repentit, avait déjà représenté
saint Irénée comme défendant en quelque sorte les libertés de
l'Eglise gallicane. Quelles libertés, s'il vous plaît, puisque
l'évêque de Lyon était du sentiment de l'Eglise romaine i' Ad-
mirez la profondeur des ennemis de la papauté ! ils vont cher-
cher et défendre les libertés de l'Eglise gallicane...   en Asie !
Voilà où mène la passion ; voilà dans quelles absurdités elle
égare les esprits. Ne nous en étonnons pas t r o p , et soyons
fiers de voir par combien de mensonges on dénature l'his-
toire, pour nier la suprématie du souverain Pontife.
   M: l'abbé Prat consacre une longue note philologique à
discuter le passage d'Eusèbe, si indignement faussé par beau-
coup d'écrivains, et assez mal traduit par H. de Valois , à qui
ne manquait pas la science, mais qui cédait, dans cette occa-
sion , aux petits calculs jansénistes de son siècle. C'est avec la
même sagesse et la même opportunité que M. l'abbé Prat met
dans tout son jour deux autres passages d'Eusèbe , infidèle-
ment rendus par le même traducteur. Quand Polycrale disait
à Victor: « J e pourrais citer les noms des évêques que vous
 « avez jugé à propos de faire convoquer par m o i , » lequel
des deux demandait et priait? A s'en tenir à la version de
 Fleury, de Tillemont et des jansénistes, c'était Victor qui
priait Polycrate de réunir les évêques. Une fois le mol changé,
il se trouve que la chose est changée a u s s i , et que le Pape
devient le très-humble serviteur de Polycrate, qui convoque
les évêques à sa prière (1).
   La vie de saint Irénée ne fut qu'un long c o m b a t , dans le-
 quel il eut en face de lui et les païens et les hérétiques. On
le voit apparaître dans les Gaules; il entre à L y o n , assiste


  (1) Fleury, IV, 44.