page suivante »
150 HISTOIRE que s'ouvre notre histoire ecclésiastique. M. l'abbé Prat l'a insérée tout entière dans son livre, et il ne pouvait s'abs- tenir de le faire. 11 y a trop à apprendre là , trop à recueillir d'édification et d'encouragement, pour qu'on ne nous mît pas sous les yeux nos litres de noblesse, nous qui sommes la descendance spirituelle de ces saints aïeux dans l'Evangile. Lorsque Polhin gouvernait encore l'Eglise de Lyon, il lui vint de l'Orient, d'où lui même était venu, un coopérateur plein de zèle et de science. Pothin arrivait à la vieillesse, Irénée était j e u n e ; celui là allait être emporté par la tour- m e n t e , celui-ci devait remplacer le vénérable Pontife, et quand on l'avait envoyé dans les Gaules, c'est que l'on sa- vait tout ce que valait ce missionnaire. Il avait été formé par saint Polycarpe, disciple de saint Jean, l'apôtre bien- aimé, qui reposa sa tête sur la poitrine du Fils de Dieu. Dans ses ouvrages, Irénée rappelle souvent, sans le nommer, un saint vieillard qui lui avait donné l'explication de quelques difficiles passages des Ecritures. Il fait aussi mention de plusieurs disciples des apôtres, lesquels lui avaient parlé de Jésus-Christ et de la gloire de ses élus après la résurrection. Les jours d e son heureuse enfance étaient fidèlement gravés dans sa mémoire. Quand le compagnon de ses premières années el de ses études, Florinus, devenu prêtre de l'Eglise romaine, osa faire Dieu l'auteur du mal, hideuse erreur que les coryphées de la Réforme renouvelèrent au XVIe siècle , Irénée lui écrivit une lettre pour le confondre. « Ces dogmes, lui disait-il, ne sont pas d'une saine doc- trine ; ces dogmes ne s'accordent point avec les sentiments de l'Eglise, et engagent dans de grandes impiétés ceux qui les soutiennent; ces d o g m e s , les hérétiques même chassés de l'Eglise, n'ont jamais osé les enseigner; ces dogmes, nos prédécesseurs, qui avaient été les disciples des Apôtres, ne te les ont pas transrais; car, lorsque j'étais encore enfant, je te vis dans l'Asie-Inférieure auprès de Polycarpe; tu tâchais de mériter son approbation, quoique tu fusses en grand hon-