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CÔME, LE LAC ET SES BOKDS. 113 diverses époques et dans divers styles, et je m'approchais pour examiner, à la façade, la statue d'un saint représenté assis, dans une sorte de tribune, un livre à la main. Je voulus voir à quel apôtre ou à quel évangèlisle j'avais affaire, et je trou- vai là Pline l'ancien^ Pline le naturaliste, Pline l'athée, qui a découvert les secrets de la nature et n'a pas découvert Dieu dans la création ! On lui a donné pour pendant son neveu, Pline-le-Jeune, l'épistolier, qui déversa sur la mémoire de Trajan les flots onctueux de l'éloquence laudative. Ce sont là deux grandes célébrités antiques revendiquées, à juste titre, par Côme , au très amer déplaisir de Vérone qui croyait avoir des droits sur ces illustres et qui a eu peine à s'en dé- partir. Il y a de plus, à cette façade, un buste du secrétaire de Sforze, François Simonella, qui fut un assez habile homme, mais qui ne fut pas un trop grand saint non plus. Je vous ferai grâce d'autres célébrités antiques, de Caninius Rufus, auteur d'un poème sur la guerre des Daces, et de Caïus Cecilius, qui chanta Cybèle. De ces livres on garde à peine un vague souvenir, et il ne serait pas môme bien facile de retrouver aujourd'hui les Daces entre le Danube et le Pont- Euxin, les monts Krapalhs et le Dniester. Reste Cybèle, plus connue sous le nom de la Terre, qu'on chante un peu moins et qu'on laboure un peu mieux avec toutes sortes de charrues savantes. Laissons donc ces célébrités oblitérées; mais le passé moins reculé de la ville de Côme, présente des noms qui ont laissé des traces durables. Parmi eux, Paul Jove, historien habile et suspect, protégé par Léon X et pensionné par François 1 er ; le pape Innocent XI, Renoît Odeleaschi, qui avait été soldat et sembla s'en souvenir dans ses débals avec Louis XIV; Rezzenico,-autre souverain Pontife, qui soutint les jésuites et perdit le cornlat d'Avignon. Enfin la science moderne a illus- tré, dans la ville de Côme, Alexandre Voila, l'ingénieux et 8