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Ton cri sort des sillons brûlants et crevassés, De l'orme aux branches sèches, Parmi les chauds rayons qu'un ciel rouge a lancés Aigus comme des llèches. ("'est toi qu'un doux vieillard, des voluptés épris, Disait aux dieux pareille; Et l'homme de nos jours te ferme avec mépris Son cœur et son oreille! Kn cercle les héros t'écoutaient autrefois Comme une hymne dorique. Qui donc s'est transformé de l'homme ou de la voix, 0 chanteuse homérique? Non, tu n'as rien changé, nature, à tes accents, Ta musique est la même ; Mais pour trouver la clef de tes accords puissants, Il faut d'abord qu'on t'aime. Poète, je le sais, nul n'est vil à mes yeux Des mille aspects de l'être; Tout cri révèle une âme, et mon cœur sérieux L'accueille et s'en pénètre. Viens, cigale ma sœur, et chante près de moi ; Nul homme sacrilège N'oserait, où je suis, porter la main sur toi, La muse te protège. Moi, je me dis impur, si dans l'ombre en marchant .l'écrase un frêle insecte ; Au chœur universel tout ce qui prête un chant, Il faut qu'on le respecte.