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                     LE
344                       SALON DE PARIS

des oeuvres de grandeur moyenne, aux groupes de sculp-
ture et aux grandes toiles.
   Celles-ci abondent dans les deux salons en des plafonds
ou en des compositions diverses. Aux Champs-Elysées, on
s'arrête beaucoup devant L'Humanité de M. PELEZ; le
peintre a-t-il voulu faire un réquisitoire contre la société
moderne ou une simple constatation en plaçant à la droite
d'un Christ sur la croix tous les miséreux, et, à sa gauche,
tous les chéris de la fortune? Nous ne pouvons décider. Us
sont rangés sur une seule file, presque tous assis et adossés
à une sorte de talus de gazon; la tonalité générale est terne,
rien ne sollicite le regard, toutefois, lorsqu'on passe la
revue, on reste stupéfait de la vérité des types et de leurs
expressions ou poignantes ou placides. Quelle que soit la
pensée philosophique qui ait dirigé l'artiste, cette immense
toile restera. Au Champ de Mars, qui le croirait? ia foule
est devant La Cène de M. DAGNAN-BOUVERET. La Cène ?
après Léonard de Vinci; une peinture religieuse, et sans
arrière-pensée, dans notre XIXe siècle? Nous aurions bien à
critiquer un fond dont la tonalité générale lourde et sombre
finit, précisément par trop d'opposition, à annihiler dans
une certaine mesure les personnages, et la tête du Christ
qui ne nous séduit pas; cependant le surplus provoque
l'émotion et ce sera également une des œuvres que notre
Ecole pourra montrer avec un grand honneur.
   N'en déplaise au talent incontesté de M. MAIGNAN, la
Chambre de Commerce de Saint-Etienne aurait pu aussi
trouver et choisir pour son plafond des artistes de la région.
Sans doute les colorations sont chatoyantes et l'envolée des
personnages, ainsi que leur distribution, sont fort réussies.
Pour celui qui connaît bien le travail de notre active et noi-
râtre voisine, le catalogue qui nous annonce : La Ville de