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152                  UNE NOUVELLE BOUTIQUE

comme celles dues aux Juifs qui venaient d'être chassés du
royaume. Enfin «ce qui encore pis est», sur la simple dénon-
ciation de certains Juifs, il leur arrivait de contraindre par
corps de « pauvres habitants» bien qu'ils montrassent quit-
tance des sommes à eux demandées ou que même ils
n'eussent « jamais été tenus envers lesdits Juifs d'aucune
chose ».
  Heureusement le roi, que le Consulat avait informé de
ces extorsions, y mit ordre en écrivant à Monsieur le séné-
chal de « délivrer tous ceux qui avaient été incarcérés pour
« cause et occasion des dettes des Juifs » et de ne plus
permettre que personne « fût, pour ladite cause, inquiété
ou    travaillé induement par prise de corps ou                     autre-
ment (42). »



   (42) Archives de la ville de Lyon, AA n° 4. « CHARLES, par la
grâce de Dieu roy de France, au bailli de Mascon et au juge du ressort
de Lion où à leurs lieutenants salut. Les consuls et habitans des cités
de Lion, Mascon, Châlon, Villefranche... et des pays d'environ, nous
ont fait exposer que, suivant arrest de notre court de Parlement, pro-
noncé pour et au prouffit de notre Procureur et contre certains Juifs
demourans en nostre ville de Paris (par lequel arrest iceulx Juifs et
chascun d'eulx pour le tout, entre les autres choses, ont esté condemnés
à certaines grans somes de deniers, lesquelles doivent être ... appliquées
en l'ouvrage du pont nouvellement ordonné estre fait en nostre dite
ville de Paris) nos amés et feaulx conseilliers et commissaires sur le
fait des debtes deues aux Juifs et Juifves dessudits... aient envoyé
naguères certains nos sergents à cheval au chastellet de Paris esdits
pays de Lion, Mascon et autres pour... lever toutes les debtes deues
ès-dits pays à iceulx Juifs et exécuter toutes lettres et obligacions à eulx
appartenant — lesquels (sergents), sous ombre de la commission à
eulx sur ce donnée, ont fait et font de jour en jour aux habitans desdits
pays plusieurs graves torts, griefs et oppressions, et, entre les autres
cas, combien que par nous toutes usures deues auxdis Juifs du temps