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120           LA SOCIÉTÉ D ' Ê T U D E S ITALIENNES

d'un cabaretier. Il n'en reçut pas moins une éducation soi-
gnée. Il était notaire apostolique et avait fait partie d'une
députation chargée de prier Clément VI de quitter sa rési-
sence d'Avignon pour rentrer à Rome. Afin de faire cesser
l'anarchie dont souffrait cette ville, il proclama le 20 mai
1347 une constitution nouvelle. Il chassa de Rome les
Colonna, les Orsini, les Savelli, les Frangipani, les Corsi,
les Conti, les Annibaldeschi, les Gaëtani, les di Vico,
familles toutes puissantes dont les représentants se permet-
taient les pires exactions. Plusieurs des résistants furent
exécutés sans pitié.
    Investi de la puissance tribunitienne, et nommé par le
peuple romain libérateur de la patrie, il se vit décerner la
dictature et forma le projet de faire de l'Italie un territoire
unique dont Rome serait la capitale.
   Pérouse, Arezzo se soumirent à lui ; d'autres villes y étaient
aussi disposées. Mais les nobles s'étant coalisés, marchèrent
contre Rome et le peuple, que le libérateur s'était aliéné
par son arrogance tyranique, son orgueil et son excessive
jactance, refusa de s'armer pour le défendre. Réfugié
d'abord au château Saint-Ange, Rienzo s'enfuit, vers 1348
à Pragues auprès de l'empereur Charles IV. Celui-ci le livra
au pape Clément VI qui allait le mettre à mort quand il
mourut lui-même subitement.
    Innocent VI, son successeur, se servit de l'éloquence de
l'ancien tribun pour rétablir son autorité dans l'État ecclé-
sistique. Il le nomma sénateur de Rome et le confia à la
protection du cardinal Albornos.
    Acclamé par le peuple romain, Rienzo signala son
deuxième gouvernement par maintes sages mesures, con-
damna au dernier supplice le fameux Montréal, qui dévastait
l'Italie avec une troupe de mercenaires composée de plu-