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                     LE SALON DE PARIS                     345
Saint-Etienne qui présente à la France les produits de son indus-
trie ne suffit pas, car, les rubans qui se tortillent de tous les
côtés, on ne les paierait pas cinq centimes le mètre et ils
ressemblent à ces serpentins qu'on se jette dans la rue; on
remarque bien un beau forgeron qui frappe plus haut que
lui et un attirail de grue à charger les grosses pièces de fer;
quant au travail si minutieux des armes, il n'est représenté
que par un bras sortant du cadre et tenant un sabre, par un
génie effacé qui porte un fusil sur l'épaule droite, et par une
femme, tout en haut, laquelle en présente un à une autre
femme qui paraît personnifier la France; ces symbolismes
sont insuffisants. D'un autre côté MIle ABBEMA nous donne
sous forme d'un plafond intitulé : Parfums un agrandisse-
ment de l'une des femmes de ses ravissants éventails. Les
compositions en grand, on le voit, présentent des difficultés
 de tout ordre auxquelles on peut ne pas se trouver toujours
assez préparé. Ainsi nous préférons de beaucoup le très
 beau Portrait de ma mère de M. BÈROUD, un de nos Lyonnais,
 à son grand tableau Reine des rois, où les grandes qualités de
 l'artiste se sont appliquées à un sujet qui risque fort d'être
 mal compris, sinon mal vu, dans sa ville natale. Dans des
 dimensions moins grandes, c'est une excellente toile pleine
 d'entrain que la Bataille de chiens de M. Joseph BAIL, quelle
 omelette ils ont fait! que d'effort pour les séparer! Les
 grands panneaux, celui En Automne de M. BOUVET et celui
 Au bord du Rhône de M. CORNILLAC, deux Lyonnais aussi,
  sont de bonnes toiles un peu dans la manière de notre
  Puvis de Chavannes avec une certaine solidité de tons, et,
  dans le dernier, ceux qui les connaissent, peuvent bien
  retrouver les aspects exacts de leur fleuve chéri.