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               D'UN CURÉ D'ESSERTINES-EN-DONZY                     321

   Conformément à cette décision, la paroisse tint séance,
le dimanche 13 mai, après le chant des vêpres. On avait
prévenu et invité, comme de droit, le curé et le luminier,
son âme damnée, Benoît Rechagneux ; mais on eut vaine-
ment la politesse de les attendre, pendant plus d'une heure,
on prit défaut contre eux et la discussion s'ouvrit malgré
leur absence. Du reste il n'y eut pour ainsi dire pas de
débat, on fut unanime à reconnaître que le contenu de la
supplique, envoyée à M. l'Intendant, était juste et légitime,
d'accord avec l'opinion générale, on n'avait qu'à répéter les
mêmes observations, sans y rien retrancher. Le compte
rendu officiel, paraphé par un notaire, les énumère ainsi :
   « L'église n'a besoin d'autres réparations que celles
constatées par le verbal de visite du sieur archiprètre
de Néronde, c'est-à-dire une voûte]ou un lambrissage, dont
le moule est déjà passé et fait à plus de moitié, en exécution
de ce premier projet, en sorte qu'ils sont très unanimement
d'avis de le suivre ; mais pour l'agrandissement et construc-
tion nouvelle que le sieur curé d'Essertines voulait entrepren-
dre conjointement avec Rechagneux, fabricien, et le sieur
Maurice Garel, habitant dudit Essertines, lesdits habitants sont
tous d'avis de s'opposer à ce nouveau projet et se rétractent
expressément de tout consentement que l'on a pu faire
donner à quelques-uns d'eux, d'autant mieux que leur
église est suffisamment vaste et les murs d'icelle très solides
pour supporter la voûte et lambrissage qui a été commencé,



icelle et avons sursis à l'exécution de toute ordonnance, par nous ren-
due, pour raison des réparations dont il s'agit, laquelle délibération
nous sera rapportée pour être ordonné ce qu'il appartiendra.
       Fait le 16 avril 1770.
                                             D E FLESSELLES.