Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     LE SALON DE PARIS                    343

les écoles spéciales sont certainement la cause de ce mou-
vement. Il faudra bien pourtant un jour, savoir faire des
sélections entre ces efforts, afin que ceux qui ne travaillent
que pour vivre, ou qui sont poussés par un instinct irrésis-
tible, ne soient pas confondus avec les autres. Il pourrait
devenir préjudiciable au niveau de l'art qu'il fût recherché
d'avoir figuré dans une exposition de même que d'avoir
obtenu son brevet supérieur sous espoir qu'un jour on
pourrait ainsi se faire un moyen d'existence. Combien d'il-
lusions ? Combien de ces milliers d'Å“uvres restent invendues
chaque année? On ne le sait pas.
   Ce que nous savons, c'est le nombre d'artistes d'un talent
incontesté qui recherchent avec insistance et qui acceptent
avec joie une bien peu rétribuée place de professeur ou
de directeur d'Ecole de dessin et qu'il n'y en a plus à
prendre.
   Répétons donc ici bien haut, ce qui a été déjà dit tant de
fois, qu'il faut se garder, plus que jamais, de croire étour-
diment à de prétendues vocations d'artistes, puis aimer et
pratiquer les arts plastiques, pour eux-mêmes, sans espoir
de gain, parce qu'ils sont, parmi les facultés humaines, les
plus abstraits à bien comprendre et les plus difficiles à tra-
duire en oeuvre.
   A notre avis, on n'examine pas toujours avec une dispo-
sition d'esprit assez sérieuse, on ne juge pas avec assez de
bienveillance, on considère trop comme un spectacle quel-
conque, toutes ces oeuvres groupées, où des milliers
d'artistes ont pourtant mis toute leur âme, épuisé leur ima-
gination et leurs recherches et fourni une somme de travail
dont on ne se rend pas assez compte en des genres divers
partant des petites dimensions comme la miniature, la
gravure en médailles ou en pierres fines pour arriver, par