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BIBLIOGRAPHIE 271 n'ont pas été dispersées. Les objets d'art furent légués par lui à la famille Farnèse et ils sont actuellement au musée de Naples. Sa bibliothèque est allée grossir les trésors de la Vaticane, et l'on a eu soin de la cataloguer à part. Orsini fut en relation avec les hommes les plus distin- gués de son époque et sa correspondance récemment décou- verte avec le cardinal de Granvelle et le savant Vettori est du plus grand intérêt pour l'histoire des lettres et de l'ar- chéologie. Je ne voudrais pourtant pas ravir au lecteur le plaisir de lire d'un bout à l'autre la suite de ces études, par exemple celle sur des vers inédits du Tasse, sur Marc-Antoine Muret l'humaniste français établi à Rome, sur le cardinal Bembo (8) et Lazare de Baïf, sur Jacques Amyot et leurs relations avec les autres savants de l'époque. Je signalerai surtout le récit du voyage d'Henry III en Italie, épopée merveilleuse qu'on prendrait parfois pour un conte des mille et une nuits. Ce passage rapide d'un souverain à demi italien sur la terre de ses ancêtres eut une influence très grande sur nos destinées, nos mœurs et notre littéra- ture que Pierre de Nolhac et son collaborateur Angelo Solerti ont bien su mettre en évidence. De tels travaux sur l'histoire des lettres et des beaux- arts désignaient naturellement leur auteur au poste impor- (8) J'ai sous les yeux le curieux et précieux recueil de ses lettres intitulé : Pétri BemU Epistolarum Leoni Decimi Pont. Max. nomine scriptarum libri xvi. Placuitpraterea ejusdem autoris epistolas aliquot san'e quatn âoctas adnectere videlicet ad Longalium III, ad Budaum II, ad Erasmum I. — Lugduni apud hœredes Simonis Vincentii (1538). On y trouve des épîtres adressées à tous les savants et à tous les souverains de l'époque, voire même à l'électeur de Brandebourg ! II y aurait un travail intéressant à faire sur cette correspondance.