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SUR LE PONT DE SAÔNE 247 Quelques jours après, le dimanche 23 septembre, eut lieu l'entrée solennelle de Henri II en sa bonne ville de Lyon. Le roi était descendu à Vaise, au « logis du Mouton ». Vers l'heure du dîner, il reçut la « révérence » de la noblesse et du clergé. Après quoi le lieutenant-capitaine de la ville parut à la tête de ses 338 arquebusiers, et le défilé commença. D'abord s'avancèrent, avec fifres et tambours, les compa- gnies des arts et métiers au nombre de 60. Il y avait 459 tissotiers, 446 teinturiers, 413 imprimeurs, 226 orfèvres, 256 cordonniers... et le reste à proportion. Tous ces artisans étaient vêtus de velours ou de satin tailladé de taffetas et portaient l'arme et le morion dorés, avec panache de même couleur que l'habit. « Ce fut chose à tous regardants esmerveillable, et du roi grandement prisée que de voir si grand nombre de gens de ville marchant en aussi bel ordre que des gens de guerre auraient pu faire sans que l'on en vît aucun tousser ni parler ni rompre les rangs, fût-ce pour saluer quelqu'un ou autre occasions quelconque... » A la suite de cette brillante milice vinrent, dans un équi- page encore plus superbe, les marchands des cinq nations étrangères : Luquois, Florentins, Milanais, Génois et Alle- mands. Puis les officiers de l'Archevêque, les Receveurs et Élus, la Sénéchaussée, la Conservation, le Parlement de Dombes, le Corps des Notables, les Enfants de la ville. — « Finablement les douze Conseillers de ville, en costume condigne à leur état », robe et manteau de satin noir, allant deux à deux sur des mules caparaçonnées de velours noir, précédés de leurs mandeurs en robes écarlates aux